Dissertation rédigée sur Le Meilleur des mondes
de Aldous Huxley
Sujet : En quoi Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley est-il un avertissement sur les dérives possibles de la société moderne ?
Aldous Huxley
Aldous Huxley est l’auteur de plusieurs romans d’anticipation. Jouvence (1939) ou encore L’Ile (1962) sont particulièrement connus, mais le livre qui a le plus conquis les lecteurs est Le Meilleur des monde. En effet, cette contre-utopie, publiée en 1932, décrit avec un réalisme inquiétant ce que pourrait devenir notre monde contemporain. C’est pour cela que nous verrons en quoi ce meilleur des mondes est un avertissement sur les dérives possibles de la société moderne. Nous réfléchirons par domaines, en commençant par la génétique, puis l’économie de marché, pour continuer sur les sentiments et finir sur l’organisation mondiale.
Commençons donc par la génétique. Dans Le Meilleur des mondes, la génétique est totalement contrôlée, c’est l’ectogenèse. Lors de la « fabrication » d’un embryon, des « ouvriers spécialisés » sont capables, « grâce » à un système appelé bokanovsky, de lui créer une centaine de jumeaux qui lui seront identiques. De plus, les embryons sont programmés pour répondre aux besoins de la société selon des castes. Ainsi, ils sont rendus intelligents ou idiots selon les besoins économiques et démographiques. La société entière est régulée scientifiquement.
Comparons cela au monde dans lequel nous vivons. Dans notre monde, la génétique est un domaine en développement. Depuis peu, des clonages ont été effectués, même si, pour l’instant, seuls ceux concernant les animaux ont été rendus publics. Quant aux embryons, il existe déjà des tris permettant d’éviter certaines maladies mais aussi des tris secondaires comme par exemple le sexe du futur enfant. Nous nous apercevons que la génétique du monde d’aujourd’hui s’inspire de celle du Meilleur des mondes et pourrait peut-être s’en approcher de plus en plus. De la mère porteuse à l’utérus artificiel, encore combien de temps ?
Continuons par le principe de l’économie dans le meilleur des mondes. La société de ce roman d’Aldous Huxley est fondée sur l’économie de marché. Dès l’enfance, toute personne vivant là-bas est conditionnée afin qu’elle aime porter des vêtements neufs mais aussi qu’elle apprécie les sports en plein air. Ces sports entraînant l’usage d’accessoires électroniques compliqués et des transports, cela est donc un point positif pour l’économie de marché. De plus, les enfants s’amusent avec des jouets qui ont demandé d’importantes recherches et donc coûtant plus d’argent. Toutes les personnes de cette société sont donc avant tout des consommateurs.
De même, l’économie de marché est aussi un concept très présent dans notre société. En effet, très tôt, les enfants grandissent avec, entre autres, toutes sortes de jeux électroniques et la télévision. De plus, il y a partout un grand nombre de magasins qui favorisent l’extrême consommation. Quant aux divers moyens de transports, ils se démocratisent parfois jusqu’à devenir indispensables. Sur le plan économique et politique, on peut également voir des similitudes qui se rapprochent à mesure que le temps passe, avec la mondialisation de l’économie et la formation de grandes puissances qui regroupent des états.
Le soma : la drogue miracle ?
Intéressons-nous maintenant aux sentiments présents dans chacune des sociétés. Nous commencerons, comme à notre habitude, avec celle du meilleur des mondes. Là-bas, « chacun appartient à tous », il n’existe pas de foyers ni de couples. Au contraire, il est immoral de garder le même partenaire pendant une période importante. Cela évite d’éprouver des sentiments. Si certains apparaissent quand même, ils sont immédiatement chassés par le conditionnement et parfois même par le soma, cette drogue sans danger qui rend heureux et sans volonté. Les habitants du meilleur des mondes n’éprouvent donc aucun sentiment et s’en trouvent bien.
Au
contraire, là où nous vivons les sentiments sont encore bien présents.
Cependant, de plus en plus de foyers se désunissent car le divorce
devient quelque chose de banal. De ce fait, les seconds mariages et les
familles recomposées se font de plus en plus présents. De plus, chez
nous aussi, il est de plus en plus facile de refouler des sentiments car
la drogue, bien qu’illégale peut être utilisée, en plus d’autres
médicaments accessibles en pharmacie et eux, bien légaux. Du point de
vue des sentiments, nous pouvons nous apercevoir que si notre société
est encore loin de celle du meilleur des mondes, nous pouvons déjà
remarquer qu’elle en prend la direction, les amours virtuels par le net
en montrent les prémices.
Nous finirons en examinant l’organisation mondiale des deux modes de vie. Dans Le Meilleur des mondes les personnes vivent dans un Etat mondial. Le monde entier est donc sans cesse en lien mais aussi sous une même direction, avec une même langue. Toutes les régions du monde sont uniformisées afin de ne former plus qu’un seul état dont la devise est « communauté, identité, stabilité ».
Or, en ce moment ce concept est en essor. Les différents états communiquent et se mettent d’accord pour des actions et organisations communes. De nouveaux liens comme Internet, de nouveaux transports, tel l’avion, permettent un contact réel avec des habitants très lointains et l’uniformisation s’installe. La mondialisation nous amène à un état mondial. Nous pouvons donc en déduire que sur ce point notre monde est vraiment proche de celui imaginé par Aldous Huxley.
D’après tous ces aspects, et il y en a bien d’autres, nous nous rendons compte que Le Meilleur des mondes est réellement un avertissement sur les dérives possibles de la société. Du point de vue démographique, économique, social, culturel mais aussi politique, nous nous apercevons clairement que notre société actuelle est en train de se rapprocher de celle décrite par Aldous Huxley, même si cette dernière nous apparaît encore comme une contre-utopie. Ce roman choquant nous oblige donc à réfléchir sur le fonctionnement de notre société. Il nous pousse à vérifier les valeurs de notre civilisation, mais surtout à nous interroger sur l’avenir du monde qui, après la lecture de ce roman, nous inquiète : allons-nous perdre tout libre arbitre, tout sentiment, toute liberté, toute réflexion ? Serons-nous même encore des humains ? Ou des produits artificiels uniquement occupés à faire tourner une machine économique, sans projet humaniste, sans imagination, sans culture, sans mémoire, sans espoir et sans amour ? Le bonheur obligatoire à ce prix-là, ne serait-ce pas plutôt une catastrophe épouvantable, pire que le réchauffement climatique ?
Ludmilla 2nde 7 (février 2010)
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de Nicolas, 2nde 7.