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mercredi 9 décembre 2020

La Chanson du mal aimé (derniers quintils in Les Sept épées) d’Apollinaire, commentaire du poème

 

La Chanson du Mal-aimé, 1913, de Guillaume Apollinaire

- LES SEPT ÉPEES (extrait) – in Alcools

à Paul Léautaud.

Et je chantais cette romance
En 1903 sans savoir
Que mon amour à la semblance
Du beau Phénix s’il meurt un soir
Le matin voit sa renaissance.

[…]

Juin ton soleil ardente lyre


Brûle mes doigts endoloris


Triste et mélodieux délire


J’erre à travers mon beau Paris


Sans avoir le cœur d’y mourir



Les dimanches s’y éternisent


Et les orgues de Barbarie


Y sanglotent dans les cours grises


Les fleurs aux balcons de Paris


Penchent comme la tour de Pise



Soirs de Paris ivres du gin


Flambant de l’électricité


Les tramways feux verts sur l’échine


Musiquent au long des portées


De rails leur folie de machines



Les cafés gonflés de fumée


Crient tout l’amour de leurs tziganes


De tous leurs siphons enrhumés


De leurs garçons vêtus d’un pagne


Vers toi toi que j’ai tant aimée



Moi qui sais des lais pour les reines


Les complaintes de mes années


Des hymnes d’esclave aux murènes


La romance du mal aimé


Et des chansons pour les sirènes


Boulevard de la Madeleine à Paris de Antoine Blanchard

Paris, célébré par les poètes, depuis Villon et sa Ballade des femmes de Paris jusqu’à Prévert et sa Chanson de la Seine, a servi de cadre à bien des errances et à bien des mélodies, comme si la capitale française avait sa musique si particulière en harmonie avec les états d’âme des artistes. Guillaume Apollinaire, dans La Chanson du mal aimé (1913), déambule aussi dans Paris, en proie au mal d’amour. Amoureux éconduit de Annie Playden, une jeune Anglaise rencontrée en Allemagne, il cherche dans ce décor urbain des résonances avec sa peine et un divertissement contre sa douleur. Comment le poète amoureux associe-t-il dans son poème-chanson le topos du dépit amoureux au thème de l’errance et de la célébration de la ville ? Nous examinerons d’abord son parcours poétique en symbiose avec Paris puis les particularités de son chant d’amour déçu.

I) Un itinéraire erratique dans un Paris au diapason de l’état d’âme du poète

A) Errance poétique

- Errance, le terme figure dès le quatrième vers : « J’erre à travers mon beau Paris ». L’assonance interne en [εR] souligne encore cette démarche au hasard et sans but.

- Errance poétique, aussi, d’un poème non ponctué, signe de l’abandon des limites, des repères. Le poème, comme le vagabondage parisien, est placé sous le signe de la lyre et du soleil, attributs d’Apollon le dieu grec de la poésie, paronyme d’Apollinaire : « Juin ton soleil ardente lyre ».

- Cette déambulation est cependant équilibrée, tranquille. Les quintils sont réguliers, avec des octosyllabes plus légers que des alexandrins et des rimes alternées. La marche dans la ville a un effet apaisant et inspirant sur le poète.

- Le poète se promène au rythme du temps qui s’écoule lentement comme « Les dimanches s’y éternisent ». Cependant, si on observe les premiers mots des trois premières strophes (Juin … Les dimanches … Soirs de Paris), le temps semble s’amenuiser et l’électricité est le nouveau soleil poétique des soirs de Paris : « Juin ton ardente lyre » et « Flambant de l’électricité ».

Cette errance sauve et distrait le poète de sa peine car il trouve dans l’atmosphère et la poésie de la ville moderne un écho à son « mélodieux délire » et un réconfort car il n’a pas « le cœur d’y mourir ». Le poème est lui aussi un chemin à inventer et un moyen de se sauver.

B) Eloge de Paris

- Le possessif affectueux « mon beau Paris » est significatif de l’attachement du poète à la ville et à sa beauté.

- Son Paris lui joue une musique qui s’accorde avec sa mélancolie : « Les orgues de barbarie y sanglotent » et « Les tramways […] musiquent au long des portées de rails leur folie de machines ». Le néologisme « musiquent » assimilent les tramways, « feux verts sur l’échine », aux notes de musique entraînées sur la portée des rails, comme des vers luisants. Le poète fusionne ainsi les images du monde moderne des machines avec celui de l’art et de la nature : une belle façon de faire entrer la modernité dans le lyrisme traditionnel.

- Cette ville mélange aussi les influences et les nationalités avec l’évocation des « garçons vêtus d’un pagne » qui fait allusion aux spectacles « nègre »1 de la Belle Epoque, les «  tziganes » qui sont de partout et de nulle part, l’Italie avec Pise et jusqu’à l’allusion à l’Angleterre de Annie Playden avec « Soirs de Paris ivres de gin ». Ce cosmopolisme de Paris s’accorde bien avec le flou de la nationalité d’Apollinaire (Wilhelm Kostrowitzky) né d’une mère polonaise d’origine noble et d’un père inconnu, peut-être un officier italien. De même, sa rencontre amoureuse avec une Anglaise eut lieu en Allemagne et il est malheureux à Paris.

- L’alcool, le tabac et autres fumeries suggérés par « Soirs de Paris ivres de gin » et « Les cafés gonflés de fumée » associés à la fête permanente, avec musique tzigane et revues nègre, grisent le poète. Ce Paris de la Belle Epoque fait la fête toute la nuit grâce à la fée Electricité. Sa frénétique joie de vivre est favorisée par le progrès technique et c’est cela que le mal aimé apprécie tant. Paris est devenue la ville Lumière.

: Le cake walk, l’une des sources du JAZZ, traverse l’Atlantique et connaît le succès dans la capitale. Il est présenté au NOUVEAU CIRQUE par les célèbres ELKS, danseurs américains. Dans le même lieu triomphe, en 1902, la revue : "Les Joyeux Nègres" et se produit, en 1903, John Philip SOUSA « Roi des marches américaines et du cake walk » qui a déjà fait entendre ces rythmes et sons nouveaux aux visiteurs de l’Exposition Universelle de Paris en 1900.

Paris est donc porteur de vie, de diversité et d’animation. Cette effervescence fait diversion en partie à la tristesse du poète et lui ressemble aussi par ses aspects contrastés, mêlant gaieté et mélancolie.

II) Un chant d’amour déçu

A) Le lyrisme amoureux

- L’énonciation personnelle « moi » et l’adresse répétitive à la femme aimée « toi toi que j’ai tant aimée » placent résolument ce poème dans la tradition de l’élégie.

- Le vocabulaire de l’amour y est présent : « amour, aimée, cœur, mal aimé ».

- La ville en symbiose est le substitut du poète qui sanglote avec les orgues de barbarie et crie tout son amour avec les cafés.

- La litanie des chansons diverses de toutes les époques au dernier quintil « lais, complaintes, hymnes, romance, chansons » renvoie au titre du poème La Chanson du mal aimé. La diérèse  dans « mé/lo/di/eux délire» insiste sur le caractère musical du poème et, associée à « délire », suggère une sorte de transe poétique. Les assonances en [i] aux rimes des deux premiers quintils provoquent une stridence aiguë qui mime l’intensité de la souffrance du poète.

C’est bien d’un chant d’amour qu’il s’agit où le parcours dans Paris, avec des scènes mélancoliques, animées et même violentes dans leur excès de bruit et de lumière, serait autant de couplets exprimant le cœur torturé et contrasté du mal aimé.


Scène de rue à Paris, place de la Madeleine (en automne) de Antoine Blanchard (1910-1988)

B) Le mal d’amour

- L’expression de la douleur et de la passion douloureuse est imagée par la métaphore du feu et de sa brûlure : «  ardente lyre, brûle mes doigts, flambant de l’électricité » ce qui est une manière originale d’adapter une image lyrique traditionnelle de l’amour.

- D’autres images de la douleur physique sont présentes comme  « mes doigts endoloris » qui peut faire allusion à la « panne » d’inspiration d’où la pérégrination dans Paris pour y trouver un dérivatif ce qui va nourrir justement l’écriture du poète. Les « siphons enrhumés » des cafés, malgré l’humour de la métaphore, connotent un Paris malade où « les cafés gonflés de fumée » semblent suffoquer  et en même temps « crient » d’amour tout comme le mal aimé.

- L’échec amoureux est traduit graphiquement et métaphoriquement, d’une part par l’emploi de l’italique et d’autre part par l’image des fleurs qui « Penchent comme la tour de Pise ». Là encore, cette comparaison saugrenue apporte une touche de dérision, de sourire triste.

- Enfin, les figures féminines évoquées à la rime au dernier quintil qui vont de « reines » à « sirènes » en passant par « murènes » (poisson de mer très vorace, voisin de l’anguille) font évoluer l’image de la femme dans le sens de la dangerosité et rappellent aussi la légende de la Lorelei si chère au poète. Le poète se voit en « esclave » d’une femme-poisson qui lui file entre les doigts et qui l’entraîne dans le malheur.

Si la ville est en résonance avec le mal d’amour du poète et l’empêche de mourir, la tonalité finale est résolument triste et nostalgique et l’histoire du poète rejoint la légende élégiaque.

La ville et la modernité entrent en littérature avec Baudelaire et son Spleen de Paris. Mais si le poète des Fleurs du mal y fait un parcours philosophique et trouve l’énormité des villes « atroce », Apollinaire, lui, en est le promeneur sentimental et reconnaît à la ville sa beauté et sa capacité à absorber les peines. Errance musicale et flamboyante, La Chanson du mal aimé est renouveau poétique et éloge de la modernité. La réussite du poème vient du mélange harmonieux des thèmes lyriques traditionnels comme l’amour et la douleur et des évocations plus prosaïques de l’environnement urbain de la Belle Epoque. Des peintres s’emparent aussi du thème de Paris qu’ils représentent à la même époque, la faisant briller de tous ses feux électriques, comme dans Scène de rue à Paris (rue de la Madeleine) peinte par Antoine Blanchard.

mardi 8 décembre 2020

Candide de Voltaire : dissertation sur critiques et propositions de société

 

 

Synthèse de Candide



 Le XVIIIe siècle est un siècle de contestation sociale, politique, morale et religieuse dont l’Encyclopédie est le symbole. Mais parmi tous les genres littéraires repris par les philosophes, comme le roman, l’essai, il en est un qui se distingue, c’est le conte philosophique inventé par Voltaire. Son chef-d’œuvre est Candide publié sans nom d’auteur en 1759 à Genève. Le héros, Candide, est un jeune homme naïf à qui son précepteur, Pangloss, inculque une théorie très simpliste sur l’optimisme. Nous verrons dans ce roman ce que dénonce Voltaire et quelles propositions sont faites pour améliorer le sort de l’homme et de la société. Nous étudierons d’abord les différentes critiques, puis nous analyserons les propositions.

 

                 Voltaire fait de nombreuses attaques dans Candide.

            Il ridiculise tout d’abord les mœurs nobles dans le premier chapitre. Les personnages grotesques sont présentés comme des caricatures, des pantins. Le nom  « Thunder-ten-tronckh », à consonance germanique, est synonyme de dureté et de rusticité. Il se moque de l’avarice et des prétentions de la noblesse. Certains manquent de moyens financiers. L’auteur montre leur esprit de caste avec « les soixante et onze quartiers » requis pour faire partie de leur monde. Il critique la pseudo-rigidité des mœurs, ainsi que la morale en montrant leur penchant pour le libertinage.

            Voltaire tourne en dérision l’optimisme de Pangloss. Il s’oppose au philosophe allemand Leibniz et caricature sa pensée en ne retenant qu’une formule : « tout est pour le mieux dans le meilleur  des mondes possibles ». Pangloss est disqualifié à cause de son libertinage, sa conduite et par l’absurdité de son raisonnement.

            De plus, l’auteur fait une critique de la guerre. Il utilise pour cela l’absurde, le burlesque et la parodie épique. Les hommes sont déshumanisés. L’auteur utilise des désignations péjoratives : « coquins », « trente-mille âmes », « tas de morts et de mourants ». L’horreur est associée à une désinvolture qui se marque par le vocabulaire philosophique avec le « meilleur des mondes ». L’horreur de la guerre est présentée de façon détournée. Voltaire dénonce la barbarie des hommes et le scandale du recours à la religion avec les « Te Deum » qui sont des chants de grâce. Dieu est mêlé à barbarie, ce qui est absurde.  Voltaire dénonce aussi l’absurdité de la mise en scène qui décrit la guerre comme  un spectacle avec une accumulation des instruments de musique auxquels sont mêlés les canons : « les trompettes, les fifres, les haut-bois, les tambours ».

 

 

            L’auteur fait aussi une dénonciation ironique de l’arbitraire et du fanatisme. La fausse justification de l’autodafé est faite par des autorités «compétentes» désignées par «les sages du pays», «l’université de Coïmbre » ou encore le pronom indéfini  «on». Des motifs dérisoires nés de l’intolérance désignent les victimes : l’ostracisme du Juif ou pour « avoir épousé sa commère » ou « l’un pour avoir parlé et l’autre pour avoir écouté ». L’auteur pointe l’arbitraire dans l’arrestation sans jugement et la rapidité de la condamnation : « huit jours après ».

            Voltaire fait la satire des Jésuites du Paraguay. C’’est une société qui confond pouvoir religieux et pouvoir politique : « c’est une chose admirable que ce gouvernement », « Los padres y ont tout, et les peuples rien ; c’est le chef-d’œuvre de la raison et de la justice ».

            L’’auteur relativise le mythe du bon sauvage. Lors de la partie des Oreillons, il fait du sauvage une représentation qui relève du cliché : créature menaçante, nudité, zoophilie, cannibalisme… Ainsi, il en fait une créature proche de l’’animal, sans conscience morale, contrairement à Rousseau.

 

 

            Voltaire critique les institutions françaises. Il utilise l’’ironie pour railler l’étiquette de la Cour de France où le roi était intouchable : à travers la question de Cacambo « si on se jetait à genoux ou ventre à terre », mais aussi avec des mots triviaux, « lécher la poussière » qui est une manière de se moquer de la Cour de France assimilée à des singeries. L’outrance des réactions de Candide qui « se jette au cou de sa Majesté » traduit  l’’ébauche d’un roi proche de ses sujets. Il critique aussi les institutions : « prisons », « parlement » et « Église ».

            Il attaque plus généralement la France et sa capitale. La population est désignée par « la moitié des habitants est folle, quelques-unes où l’on est trop rusé, d’autres où l’on est communément assez doux, et assez bête ; d’autres où l’on fait le bel esprit ». On peut voir aussi une critique de la justice française car Martin « fut volé en arrivant de tout ce que j’’avais par des filous […] on me prit moi-même pour un voleur, et je fus huit jours en prison ».

            La société parisienne est aussi visée, et plus particulièrement la société littéraire et celle des spectacles. Si Voltaire parle des spectacles, c’est qu’il débouche logiquement sur l’idée d’une société qui est une société de masques, donc d’hypocrisie. Ainsi, la gaieté de la société parisienne cache les jalousies venimeuses et les pires scélératesses : « on y fait en riant les actions les plus détestables ».

            Enfin, Voltaire dénonce l’esclavage. Il cible le commerce de luxe dans l’onomastique « Vendendendur ». C’est une manière de détourner sur les Hollandais la responsabilité que partagent les Français pour mieux montrer la cruauté et l’absurdité des châtiments, tel que « on nous coupe la main ». Le vocabulaire de la cruauté et de la barbarie se combine à celui de la résignation de l’esclavage.  Cela fait apparaître encore plus révoltant le motif « c’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». La justification naïve de l’esclavage est faite par les parents. Elle traduit les promesses fallacieuses des missionnaires de faire le bonheur des Noirs. Ils sont assimilés à des recruteurs, tiennent des propos mensongers et n’appliquent pas les règles de la religion. Les missionnaires traitent les Noirs comme des marchandises : «  Ma mère me vendit dix écus patagons ».

 

Commerce triangulaire

 

Dans ce texte, Voltaire fait aussi des propositions pour améliorer le sort de l’’homme et de la société.

 Le pays d’Eldorado est perçu comme un modèle. Le palais des sciences en Eldorado est le rêve des philosophes et permet de mettre en avant les sciences exactes. C’’est un pays où règne la paix civile, il n’y a pas de prison, de parlement ni d’Église, mais la prospérité et le bonheur. La parité dans les fonctions est montrée par les « grands officiers » et les « grandes officières ». L’Eldorado est un modèle urbain grâce à l’hygiène, la voirie et les grands marchés qui favorisent le commerce et l’’industrie.

Les deux communautés proposées à la fin de ce conte sont l’’expression du bonheur chez Voltaire. Elles sont agricoles et champêtres, de petite taille pour celle de Candide et de « vingt arpents » pour celle du Turc. Elles sont agréables car le climat est doux et délectable grâce aux fruits exotiques cultivés et aux pâtisseries. Elles sont aussi utiles car elles permettent de vivre en autosuffisance : pour Candide « la petite terre rapporta beaucoup » et le Turc « se contente d’y envoyer vendre les fruits du jardin cultivé ». Ce sont des communautés d’intérêts et affectives. Le Turc travaille avec ses deux fils et filles, traités de la même manière ce qui montre la parité. Celle de Candide rassemble des compagnons qui exercent chacun leurs talents au profit de tous. Elles sont dirigées toutes les deux par quelqu’un d’expérience qui est accueillant et tolérant. Le vieillard turc a l’esprit d’hospitalité et Candide ne contredit pas Pangloss qui radote. Ces petites communautés ont à la fois des caractéristiques qui ressemblent à l’’Eldorado pour l’esprit pacifique, mais s’en éloignent par la taille réduite et le travail proposé ici comme un remède : la culture, le commerce et l’artisanat.

 

 Château de Ferney-Voltaire (01)

 

Dans Candide, Voltaire fait de nombreuses attaques. Il dénonce ainsi tout au long de ce conte les mœurs nobles, l’optimisme, la guerre, l’arbitraire et le fanatisme, les Jésuites du Paraguay, le mythe du bon sauvage, la France et la vie parisienne, ainsi que l’’esclavage. Pour cela, l’auteur utilise de nombreux procédés tels que l’ironie, le registre satirique, le burlesque, l’’absurde, ainsi que le registre pathétique. Ce conte fait aussi l’’objet de propositions pour améliorer le sort de l’’homme et de la société. Le pays d’Eldorado et les deux communautés, celles de Candide et du Turc, correspondent à cet aspect du conte. La chasse au bonheur et à la liberté, tel est bien le but des Lumières qui passe par la connaissance, la prospérité, le progrès et le travail utile à tous, sans être entravé par des dogmes religieux ou philosophiques : "Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin". C’est un programme pratique pour que le monde soit « passable » comme Voltaire le démontre aussi dans Babouc ou le monde comme il va. Voltaire, à la même époque, met en pratique à Ferney cet idéal, en faisant construire à ses frais deux manufactures, en faisant assécher les marais et en faisant même édifier une église dédiée à Dieu car « si Dieu n’’existait pas, il faudrait l’’inventer ».

 

Emilie 1S4 (janvier 2012)

 

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