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mardi 7 octobre 2014

L'Ultime Secret du Christ de José Rodrigues dos Santos



L'auteur de  La Formule de Dieu  signe ici un nouveau roman policier s'appuyant sur une trame historique et scientifique. Le titre accrocheur va intriguer le lecteur et les démonstrations d'analyses de textes bibliques vont pour le moins bouleverser nos certitudes et remettre en cause bien des données de la foi chrétienne. Nos certitudes religieuses ressortent de cette lecture fortement ébranlées, si ce n'est remises en question






            A Rome, dans la bibliothèque vaticane, Patricia Escalona, paléographe de renommée internationale, est retrouvée égorgée en pleine nuit. Elle étudiait l'un des exemplaires du Codex Vaticanus. Près de son corps, on retrouve un message codé. La dernière personne à avoir pris contact avec la victime par téléphone est le professeur Tomas Noronha, historien qui effectue des fouilles sur le Forum en compagnie d'une équipe de chercheurs. La police romaine va très vite réquisitionner  les talents du professeur Noronha pour décrypter les messages laissés par le tueur. La même nuit, à Dublin, à la Chester Beaty Library, un autre chercheur, Alexander Schwarz, étudie un exemplaire en parchemin du Nouveau Testament, le P 45, plus ancien que le Codex Vaticanus. Cet homme est égorgé au sortir de la bibliothèque par un homme qui laisse près du cadavre un message codé. Le crime a eu un témoin, un SDF qui a donné l'alerte. L'inspecteur de police Valentina Ferro est chargée de l'enquête. Elle s'envole pour Dublin en compagnie du professeur Noronha à la recherche d'indices pouvant rapprocher les deux affaires. Vingt-quatre heures plus tard en Bulgarie, dans la ville de Plovdiv, dans le plus ancien quartier de la vieille ville, le professeur Petar Vartolomeev, professeur à la faculté de médecine moléculaire à l'université de Plovdiv, a été égorgé en regagnant son domicile. Même mode opératoire, nouveau message codé près de la victime.

            Les meurtres sont liés entre eux. Un seul commanditaire, un exécutant, un sicaire qui officie selon un rituel très précis. Mais pourquoi ? Dans quel but ? Il s'agit d'étudier l'emploi du temps des trois victimes pour voir ce qui les relie et à partir de là, remonter leur parcours qui conduira peut-être à une piste. Et la piste, c'est Israël et une certaine fondation ARKAN. L'inspecteur Valentina Ferro et Tomas Noronha se rendent à Jérusalem où ils rejoignent l'inspecteur Arnie Grosman pour faire le point et enquêter sur cette fondation. Alors qu'ils doivent dîner ensemble, Tomas est agressé dans sa chambre d'hôtel et menacé par le poignard du sicaire qui a déjà exécuté les trois autres chercheurs. Il ne doit son salut qu'à Valentine. Près du lieu de l'agression, un message en latin. Après avoir décrypté celui-ci, il semblerait qu'il concerne l'ultime secret du Christ. Quel est donc ce secret qu'il faut traquer à travers le recoupement des versets des différents textes des Evangélistes ? Ceux-ci sont-ils tous dignes de foi ?  N'ont-ils pas leur lot d'interprétations, d'erreurs involontaires ou volontaires ? Comment faire la part des choses ?

Bibliothèque vaticane, Rome

             Pourquoi certains commanditent-ils des crimes d'historiens, de savants, dans quel but ?  Quel mobile les anime ? Est-ce la défense de la religion catholique romaine ? Est--ce une autre réalité plus impensable encore ?
           
            L'intrigue est savamment menée. Certes, l'analyse des versets des textes des évangiles et leur confrontation revient souvent dans le texte mais on se prend au jeu. Jusqu'au bout on ne discerne pas qui tire les ficelles de ce jeu cruel. La surprise sera de taille autant que les découvertes dans la fondation Arkan. La vie de Jésus-Christ est revisitée sous l'angle historique, quasi scientifique, grâce au travail des historiens et analystes en textes anciens. Cela bouleverse nos certitudes, ébranle nos convictions mais ne remet pas en cause le fondement de notre morale. Chacun retrouvera ses valeurs à l'aulne de sa morale.

                                                           Josseline G.G. (écrit le 6/09/ 2014)