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samedi 28 janvier 2023

Dissertation sur la représentation du pouvoir au théâtre

 

Dissertation corrigée EAF sur la représentation du pouvoir

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Sujet Comment le théâtre permet-il une représentation du pouvoir et dans quel but ?



« Un cheval ! Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » Dans la tragédie Richard III qu’il écrit en 1592, William Shakespeare (1564-1616) prête à Richard III, le roi bossu, la volonté d’avoir voulu échanger son royaume pour un cheval afin de prendre la fuite, lors de la bataille de Bosworth où il fut tué. C'est dire que, devant le danger de perdre la vie et le pouvoir, un roi comprend enfin où sont ses priorités ! Mais, tant qu'il est en vie et tout puissant, un homme de pouvoir, quelle que soit la nature de son autorité, ne s'en préoccupe pas, ou seulement après en avoir épuisé l'ivresse. Le théâtre est un des moyens frappants de représenter le pouvoir et parfois de manière détournée pour échapper à la censure quand elle est, elle aussi, un pouvoir répressif. Nous nous demanderons comment le théâtre permet une représentation du pouvoir et nous nous interrogerons sur les buts poursuivis. Mais au préalable, il est nécessaire de définir les formes de pouvoir et d'examiner leur validité.

 


               

Quand on dit pouvoir, on pense en priorité au pouvoir politique, et nombreuses sont les pièces de théâtre, de l'Antiquité à aujourd'hui, qui mettent en scène des rois, des empereurs ou des dictateurs. Pourtant le pouvoir s'exerce partout ailleurs dans les institutions, comme l'Eglise, l'Armée, l'Ecole, la Justice, l'Entreprise et même la Famille !

                Ce pouvoir quand il est accepté par tous, car confié par délégation ou détenu par un individu intègre, est légitime et ne donne lieu à aucune contestation. Ainsi le roi du Cid de Corneille joue-t-il les arbitres bienveillants dans la querelle de cœur et d'honneur qui oppose Chimène à Rodrigue et recueille-t-il la considération de ses sujets. De même, le roi qui est cité dans Tartuffe de Molière fait preuve d'indulgence envers Orgon  malgré la complicité de ce dernier avec un frondeur et le souverain contribue à démasquer le cupide et hypocrite Tartuffe. « Je veux me faire craindre et ne fais qu'irriter » constate Auguste dans Cinna de Corneille et, renonçant à sa cruauté et à sa tyrannie, il finit par pardonner aux conjurés qui voulaient l'assassiner et fait preuve d'une clémence qu'on pressent durable désormais.

                Les figures de l'autorité parentale juste, du bon maître d'école, de l'homme de loi intègre et même du militaire méritant sont également représentées. Pensons à Jeanne d'Arc dans L'Alouette d'Anouilh, au Cid de Corneille pour les personnages de guerre, à Topaze de Pagnol en instituteur méritant et naïf qui deviendra homme d'affaire avisé dans un monde corrompu,  au père sévère mais sensible de Diderot dans Le père de famille ou à Don Luis le père bafoué de Dom Juan. Si les exemples abondent, on remarque toutefois que ces détenteurs de l'autorité juste sont très rarement de grandes figures. C'est sans doute que, lorsque les rôles sont bien remplis, ils ne donnent pas lieu à une histoire passionnante ou alors on nous montre ces personnages en lutte pour rétablir ou justifier leur légitimité. Mais montrer l'exercice d'un pouvoir juste n'offre pas un grand intérêt dramatique. Et si l'éloge du pouvoir politique est trop poussé, alors c'est soit une pièce de commande ou de complaisance intéressée de la part de l'auteur, soit une pièce de propagande destinée à endoctriner. Tous les régimes tyranniques ont eu leurs zélateurs. C'est bien pourquoi le théâtre représente, plus volontiers et avec plus de bonheur, les manifestations du pouvoir injuste.

 

                

 La sixième tapisserie de la série des cinq sens de La dame à la licorne (musée de Cluny)

 

C'est donc du pouvoir abusif que nous parlerons. Qu'il soit politique comme c'est souvent le cas, ou d'une autre nature, ce qui est montré au théâtre ce sont ses manifestations les plus injustes, cruelles, stupides, perverses et, pour cela, les dramaturges ont à leur disposition toutes sortes de moyens et toute une série de types de despotes.

                Caligula dans la pièce de Camus se montre cynique et pervers, forçant Lépidus dont il vient de tuer le fils à répéter qu'il n'est pas de mauvaise humeur, « au contraire » ! Il fait preuve de cruauté morale autant qu'il se livre à  des exactions physiques. Il règne par la terreur que répand sa folie. Ubu, de Jarry, est aussi un tyran déséquilibré et grotesque. Aux mauvaises manières partagées avec Caligula, il ajoute la grossièreté dans le langage, ponctuant son discours de « cornegidouille » ou autre « merdre ». C'est un roi fantoche mais tout aussi redoutable, ne réfrénant pas ses plus bas instincts, à commencer par une cupidité féroce. Si Egisthe dans les Mouches de Sartre paraît plus pondéré, ce n'est qu'une illusion car il s'en prend à sa propre famille, méprisant son épouse, sa complice dans le meurtre, et punissant sa belle-fille Electre. Le roi mourant de Ionesco, s'il est dépossédé de son pouvoir et par là-même pitoyable, n'en demeure pas moins inquiétant dans sa mégalomanie et son autoritarisme absurde.

               

Les dramaturges ont donc à leur disposition toute une série de moyens pour représenter les tyrans  que ce soient les genres théâtraux, les registres et les variétés de mise en scène. Dans la tragédie, le genre noble s'il en est, le roi ou la reine se doivent d'être grands jusque dans le crime et la démesure. Ainsi Cléopâtre dans Rodogune de Corneille n'hésite-t-elle pas à envisager le meurtre de ses deux fils pour conserver le pouvoir mais elle le fait dans un monologue en alexandrins, dans un style irréprochable et avec une maîtrise de soi qui terrifie mais qui a du panache, c'est un monstre qui a de l'allure ! En revanche, Molière dans ses comédies tourne en dérision bien des détenteurs abusifs de pouvoir, ainsi  Arnolphe, le barbon qui veut épouser de force un tendron, est-il ridiculisé par Agnès elle-même dans L'école des femmes. Même Dom Juan, le « grand seigneur, méchant homme » et beau parleur, est décontenancé devant la rectitude morale du pauvre et ne conserve la face qu'en lui jetant en aumône un louis d'or. Dans ses comédies de mœurs, Marivaux inverse les rôles de maîtres et valets pour bien montrer la possible réversibilité des situations nées des hasards de la naissance. Beaumarchais, à la veille de la Révolution, ira plus loin avec son Figaro qui harangue dans son monologue les aristocrates nantis : « Qu'avez-vous fait pour tant de biens ?  Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste, homme assez ordinaire». Il est d'ailleurs significatif de noter que la pièce fut encore interdite pendant l'occupation allemande ! Cet esprit de revendication est, après tout ancien, et appartient bien à la tradition française car on trouve le pouvoir moqué sous toutes ses formes dès les farces du Moyen Age, que ce soit l'avocat véreux à son tour floué dans La farce de maître Pathelin, ou les curés paillards, ou les médecins ignorants, ce dont se souviendra Molière. Dans les drames romantiques, les roturiers, voire les gueux vont se mesurer aux reines pour les aimer, tel « le vers de terre  amoureux d'une étoile » dans Ruy Blas de Hugo. Avec la montée des dictatures au milieu du XXe siècle, le théâtre se fait ouvertement politique comme dans la pièce du dramaturge allemand Bertold Brecht, La résistible ascension d'Arturo Ui, qui portraiture Hitler en gangster du Bronx et dont est extraite la phrase d'avertissement : « Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. »



               

Les genres sont donc tous sollicités pour représenter le pouvoir abusif mais aussi tous les registres, le burlesque avec la farce, le comique avec la comédie, le tragique avec la tragédie classique, le lyrique et le pathétique avec le drame bourgeois ou le drame romantique, l'absurde avec les pièces d'après guerre à la manière de Ionesco ou de Beckett ou encore le théâtre à thèse comme celui de Sartre ou de Camus. Bien sûr, les mises en scènes sont variées, et vont du respect le plus absolu au climat de l'époque où les pièces ont été créées, avec perruques, canons et talons rouges pour les costumes du XVIIe siècle jusqu'aux audaces contemporaines où le décor est dépouillé à l'extrême et où les jeux de lumière et les bruitages les plus modernes remplacent la toile de fond et le rideau rouge des théâtres à l'italienne. Cela pouvait aller du jeu très physique de Molière, lui-même acteur et metteur en scène, qui se réservait les rôles de valet et faisait le pitre à merveille, jusqu'à la diction déclamée et emphatique de la tragédie classique, dans des décors figés, encore en vigueur à l'époque de la grande comédienne Sarah Bernhardt qui jouait des rôles d'hommes, comme les comédiens de Shakespeare jouaient les rôles de femmes. Puis vint le théâtre Antoine, précurseur du théâtre moderne, suivi par Jean Vilar, l'inventeur du festival d'Avignon jusqu'à Peter Brook, Ariane Mnouchkine ou le populaire Robert Hossein. La représentation du pouvoir, comme toutes les représentations des rapports humains, a varié au fil du temps car le théâtre est un art vivant et cultive la provocation.

              

Mais peu importe au fond les audaces de mises en scène car ce qui compte, évidemment, c'est de toucher le public ou plutôt les publics, de toutes les époques, les lieux et les catégories, jeunes ou vieux, riches ou pauvres ; on reconnaît justement la valeur d'une œuvre à sa capacité à durer et à s'adapter aux époques, aux goûts, aux situations. Le but du théâtre en général est de divertir, instruire, faire réfléchir mais aussi de pousser à la réaction et à l'action en dénonçant les abus de pouvoir justement.

                Le théâtre est donc souvent une tribune qui dénonce et revendique la liberté de penser, d'agir, d'aimer, d'exister tout simplement. Il met en garde contre les séductions des tyrans, avertit les dirigeants de leurs dérives, voire pousse le peuple à la révolution. La censure ne s'y trompe pas qui interdit les pièces et la littérature en général à toutes les époques et dans tous les pays, d'où les travestissements imaginés par les auteurs pour la déjouer. La cabale des dévots hostile à Molière s'est trouvée d'indignes successeurs dans les régimes totalitaires de bien des pays et même encore aujourd'hui.

 

Rideau de scène du théâtre des Célestins à Lyon


Mais le théâtre est un phénomène social, un art public et collectif qui se prête au débat d'idées d'où l'importance du dialogue argumentatif, forme vivante, héritière du dialogue philosophique qui permet la confrontation des thèses ou opinions, du monologue délibératif qui restitue le cheminement de la pensée d'un individu. Les idées s’incarnent dans des personnages. Le texte théâtral est principalement constitué de dialogues, mais les personnages s'adressent autant, sinon davantage, au public qu'aux autres protagonistes. Le public est interpellé, sommé de juger les situations, les discours et les comportements. C'est le principe de la double énonciation.

Les conflits et les crises mis en scène reflètent les conflits et les crises de la société. Par exemple, le conflit entre le héros aristocrate et le pouvoir royal dans le théâtre de Corneille ; ou encore les conflits entre le maître et le valet de Molière à Hugo (Ruy Blas) sans oublier, naturellement, le théâtre de Beaumarchais. C'est une tribune efficace mais risquée qui permet de dénoncer les injustices sociales : Marceline et la question de la liberté des femmes, le monologue de Figaro qui met en cause les privilèges de la naissance. Le théâtre pose des problèmes politiques ou sociaux : Aimé Césaire qui dénonce le colonialisme ou Genet qui expérimente une dramaturgie liée à la fascination pour le mal, pour la délinquance, assez proche du théâtre de la cruauté, développé par Antonin Artaud ; Les Mains sales de Sartre qui montre les contradictions du parti communiste ; Tartuffe de Molière qui dénonce le pouvoir abusif de la compagnie du Saint Sacrement qui régente la société de son époque.

Le théâtre s'expose donc à la censure comme nous l'avons vu, mais aussi au malentendu. Pour preuve les interprétations diverses de l'Antigone d'Anouilh : le dramaturge est-il pour Créon ou Antigone ? En représentant des monstres, les auteurs ne courent-ils pas le risque de la fascination autant que de la répulsion ? Les spectateurs ne commettent-ils pas des erreurs en faisant d'un seul personnage le porte-parole de son auteur ?

Le théâtre est un miroir de la société, un porte-parole des idées de l'auteur dont il est cependant difficile parfois de déceler les intentions. L'auteur s'exprime à travers plusieurs personnages, il pose des questions sans forcément y répondre. C'est cette complexité qui fait toute la valeur d'un théâtre qui s'adresse d'abord à l'esprit et à la réflexion.

 



 Représenter le pouvoir, c'est, comme nous l'avons vu, d'abord critiquer son abus. Le pouvoir juste n'étant pas un sujet principal en soi, tant il est vrai que les institutions heureuses, comme les gens heureux, n'ont pas d'histoire. Représenter le pouvoir, c'est aussi le plus souvent s'attaquer à l'autorité politique, même si les autres formes d'autorité sont aussi contestées et l'on s'aperçoit le plus souvent qu'elles sont alliées au pouvoir en place. Pour mettre en scène la tyrannie, le dramaturge dispose de bien des moyens d'écriture théâtrale : les genres et registres comique, tragique, lyrique, polémique et les formes de discours du dialogue et du monologue argumentatifs. Bien des auteurs se sont préoccupés de la mise en scène, en montant eux-mêmes leurs pièces ou en suivant de près les metteurs en scène. Mais qu'on joue en costumes d'époque ou en jeans, en salle ou dans la cour du palais des papes, avec un micro ou en  utilisant l'acoustique des lieux, l'important c'est de capter l'attention du spectateur. Le faire rire, le terrifier ou susciter sa pitié, cela fonctionne toujours très bien. Mais concernant la représentation du pouvoir abusif, le dramaturge veut souvent se faire éveilleur de conscience et aussi artisan d'une forme de révolution. La censure officielle l'a bien compris qui a contrôlé ou contrôle encore de près toutes les pièces jugées subversives. Critiquer les dangers du pouvoir abusif pour ceux qui le subissent comme pour ceux qui l'exercent n'est pas une entreprise aisée et parfois l'interprétation des pièces est ambiguë pour le spectateur qui doit démêler les intentions de l'auteur et se livrer à une réflexion personnelle parce que le sens lui résiste. C'est la particularité des œuvres de qualité de ne pas épuiser le sens et de laisser le champ ouvert à l'interprétation. Les pièces de boulevard, elles, sont sans mystère ! Le théâtre de contestation est né dans la rue, sur les tréteaux et retourne dans la rue dès que la situation le demande ou s'aventure dans la caricature avec des marionnettes à la télévision. Mais ces dérivés populaires ne remplacent pas les immortelles et universelles pièces de Shakespeare, Molière et de tous les autres grands auteurs du théâtre. Finalement, le théâtre de contestation du pouvoir est garant de nos libertés. La preuve : quand elles disparaissent, il est empêché lui aussi. Au temps de la Grèce antique, le théâtre était une cérémonie pour les Dieux, depuis les dieux se sont incarnés et le théâtre est devenu une cérémonie politique et sociale, salutaire pour les hommes.

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Question sur les quatre textes du corpus : 

Quelles figures de rois ces quatre extraits proposent-ils ? Justifiez votre réponse.

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                             Le pouvoir détermine les rapports humains mais, quand il devient tyrannique, il les fausse. Dans les extraits de théâtre que nous allons étudier, Ubu roi de Jarry, Les Mouches de Sartre, Caligula de Camus et Le roi se meurt de Ionesco, le pouvoir est exercé par un monarque absolu, roi ou empereur. Nous observerons en quoi ces textes illustrent des aspects du pouvoir absolu et abusif. Nous verrons d’abord comment se manifeste le désir de puissance sur les êtres et sur les choses, puis les limites de cette emprise.

            La tyrannie s’impose d’abord, pour deux personnages de rois, par une prise illégitime du pouvoir par la force et le meurtre : Ubu tue Vencesla et Egisthe assassine Agamemnon. Elle s’installe ensuite par la terreur qu’ils instaurent pour soumettre les peuples. Ainsi Ubu défonce-t-il la porte des paysans avant de détruire leur maison, aidé de "sa légion de Grippe-Sous". Caligula oblige ses courtisans à rire et à l’approuver sous la menace. Egisthe punit sa belle-fille Electre et méprise sa femme qui le craint. Seul le roi mourant de Ionesco n’exerce plus d’influence sur son entourage mais ne renonce pas à leur donner des ordres insensés. Tous sont rongés de désirs, voire de caprices. Ubu veut s’enrichir en volant ses sujets, Caligula se délecte de la peur qu’il inspire ("La peur, hein, Caesonia, ce beau sentiment, sans alliage..."), Le roi de Ionesco veut contrôler les êtres et même les éléments, Egisthe "donnerait son royaume pour verser une larme".

            Cependant, cette volonté de puissance a ses limites : la faiblesse et le ridicule. Le plus grotesque est Ubu. Cela se traduit dans son langage et dans ses actes. Il emploie un niveau de langue familier avec des mots déformés comme "ji" au lieu de "je", "merdre" au lieu de "merde". Il utilise des jurons fantaisistes comme "cornegidouille". Mais le pire est qu’il revendique ses escroqueries : "avec ce système, j’aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m’en irai". Il collecte lui même les impôts et tient des propos outranciers. C’est un personnage grossier, brutal, stupide et ridicule, une vraie caricature de la dictature. Caligula est plus inquiétant, plus pervers et plus imprévisible : il passe de la gaieté à la colère, manipule ses courtisans, leur fait répéter des phrases comme des perroquets. Cependant, il se comporte à table comme un goujat et n’a aucune dignité. Le plus lucide est Egisthe qui exprime regret, lassitude et le désir d’éprouver des émotions. Mais cette faiblesse qu’il avoue est en réalité un total vide existentiel. Il a compris la vanité du pouvoir et pourtant il continue à l’exercer. Le plus pitoyable est le roi mourant, mégalomane et totalement impuissant. Son impossibilité à se faire obéir le pousse à des demandes délirantes. Pour lui, le pouvoir c’était la vie. Avec la mort, il est dépossédé de tout.

            Ces quatre rois illustrent les composantes du pouvoir abusif : l’excès, la violence, la toute puissance des désirs, la sottise, la méchanceté et la folie. Mais ces rois sont pitoyables comme le roi mourant, ridicule comme Ubu, insensible et glacé comme Egisthe ou pervers comme Caligula. Pour eux, exercer le pouvoir, c’est se livrer à leurs instincts les plus bas et c’est exploiter et terrifier les autres.