Louis Mandrin à Brioude
Le contrebandier le plus populaire de France en lutte armée contre les fermiers-généraux (les agents du fisc du roi Louis XV qui rançonnaient à leur profit le bon peuple de France).
Cette maison à Brioude n'a jamais été la demeure du brigand Mandrin.
Elle est entrée dans l'histoire de Brioude, le 26 août 1754, date de la visite de Mandrin et de sa troupe qui y dévalisa le siège de l'entrepôt des tabacs.
Le bâtiment date du XVe ou XVIe siècle
Voici ce que disait de lui Voltaire dans une lettre À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA
Au château de Prangins, pays de Vaud, 14 janvier 1755.
"Ces Mandrins, qui font tant de bruit en France, ont été quelque temps dans une petite ville qui est au pied du château que nous habitons. La Suisse était leur retraite ; mais on prétend à présent qu’ils n’ont plus besoin d’asile, et que Mandrin, leur chef, est dans le cœur du royaume à la tête de six mille hommes déterminés ; que les soldats désertent par troupes pour se ranger sous ses drapeaux ; et que, s’il a encore quelque succès, il se verra bientôt à la tête d’une grande armée.
Il y a trois mois que ce n’était qu’un voleur : c’est à présent un conquérant. Il fait contribuer les villes du roi de France, et donne de son butin une paye plus forte à ses soldats que le roi n’en donne aux siens.
Les peuples sont pour lui, parce qu’ils sont las du repos et des fermiers généraux. Si toutes ces nouvelles sont vraies, ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites. Les révolutions de la Perse n’ont pas commencé autrement. Les prêtres molinistes disent que Dieu punit le roi, qui s’oppose aux Billets de confession, et les prêtres jansénistes disent que Dieu le punit pour avoir une maîtresse. Mandrin, qui n’est ni janséniste ni moliniste, pille ce qu’il peut, en attendant que la question de la grâce soit éclaircie. Paris se moque de tout cela, et ne songe qu’à son plaisir : il a de mauvais opéras et de mauvaises comédies ; mais il rit et fait de bons soupers."