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vendredi 3 octobre 2025

Bienvenue sur Littérature-et-Commentaires



Tableau de Francine Van Hove


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 La Passante du clair de lune










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jeudi 2 octobre 2025

Le Puy-en-Velay, immeubles Renaissance

 





L'ancien hôtel particulier des Chirurgiens Ganirol date de 1576 et se trouve non loin de la belle place du plot ou encore de l'Hôtel Pons des Ollières au 51 de la rue Pannessac au Puy-en-Velay.

 

vendredi 14 mars 2025

Le laboureur et ses enfants de Jean de La Fontaine

  Le laboureur et ses enfants


George Clausen, (1852-1944) peintre anglais

Travaillez, prenez de la peine :

C'est le fonds qui manque le moins.

Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,

Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.

« Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage

Que nous ont laissé nos parents :

Un trésor est caché dedans.

Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage

Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.

Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût

Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place

Où la main ne passe et repasse. »

Le père mort, les fils vous retournent le champ,

Deçà, delà, partout : si bien qu'au bout de l'an

Il en rapporta davantage.

D'argent, point de caché. Mais le père fut sage

De leur montrer, avant sa mort,

Que le travail est un trésor.


Jean de La Fontaine (1621-1695)

Recueil : Les fables du livre V (1668).


jeudi 12 décembre 2024

Les sapins de Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913

 

Les Sapins

Guillaume Apollinaire



Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
À briller plus que des planètes

À briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses

Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne

Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L’été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divaguants
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l’ouragan
Un vieux sapin geint et se couche

Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913

jeudi 19 septembre 2024

Mandrin le plus célèbre contrebandier de France, ce qu'en dit Voltaire

 Louis Mandrin à Brioude

Le contrebandier le plus populaire de France en lutte armée contre les fermiers-généraux (les agents du fisc du roi Louis XV qui rançonnaient à leur profit le bon peuple de France).



Cette maison à Brioude n'a jamais été la demeure du brigand Mandrin.
Elle est entrée dans l'histoire de Brioude, le 26 août 1754, date de la visite de Mandrin et de sa troupe qui y dévalisa le siège de l'entrepôt des tabacs.
Le bâtiment date du XVe ou XVIe siècle





Voici ce que disait de lui Voltaire dans une lettre À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA
Au château de Prangins, pays de Vaud, 14 janvier 1755.
"Ces Mandrins, qui font tant de bruit en France, ont été quelque temps dans une petite ville qui est au pied du château que nous habitons. La Suisse était leur retraite ; mais on prétend à présent qu’ils n’ont plus besoin d’asile, et que Mandrin, leur chef, est dans le cœur du royaume à la tête de six mille hommes déterminés ; que les soldats désertent par troupes pour se ranger sous ses drapeaux ; et que, s’il a encore quelque succès, il se verra bientôt à la tête d’une grande armée.
 Il y a trois mois que ce n’était qu’un voleur : c’est à présent un conquérant. Il fait contribuer les villes du roi de France, et donne de son butin une paye plus forte à ses soldats que le roi n’en donne aux siens. 
Les peuples sont pour lui, parce qu’ils sont las du repos et des fermiers généraux. Si toutes ces nouvelles sont vraies, ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites. Les révolutions de la Perse n’ont pas commencé autrement. Les prêtres molinistes disent que Dieu punit le roi, qui s’oppose aux Billets de confession, et les prêtres jansénistes disent que Dieu le punit pour avoir une maîtresse. Mandrin, qui n’est ni janséniste ni moliniste, pille ce qu’il peut, en attendant que la question de la grâce soit éclaircie. Paris se moque de tout cela, et ne songe qu’à son plaisir : il a de mauvais opéras et de mauvaises comédies ; mais il rit et fait de bons soupers."