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vendredi 13 décembre 2024

Bienvenue sur Littérature-et-Commentaires



Tableau de Francine Van Hove


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 La Passante du clair de lune










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jeudi 12 décembre 2024

Les sapins de Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913

 

Les Sapins

Guillaume Apollinaire



Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
À briller plus que des planètes

À briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses

Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d’automne
Ou bien graves magiciens
Incantent le ciel quand il tonne

Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l’hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L’été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divaguants
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l’ouragan
Un vieux sapin geint et se couche

Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913

jeudi 19 septembre 2024

Mandrin le plus célèbre contrebandier de France, ce qu'en dit Voltaire

 Louis Mandrin à Brioude

Le contrebandier le plus populaire de France en lutte armée contre les fermiers-généraux (les agents du fisc du roi Louis XV qui rançonnaient à leur profit le bon peuple de France).



Cette maison à Brioude n'a jamais été la demeure du brigand Mandrin.
Elle est entrée dans l'histoire de Brioude, le 26 août 1754, date de la visite de Mandrin et de sa troupe qui y dévalisa le siège de l'entrepôt des tabacs.
Le bâtiment date du XVe ou XVIe siècle





Voici ce que disait de lui Voltaire dans une lettre À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA
Au château de Prangins, pays de Vaud, 14 janvier 1755.
"Ces Mandrins, qui font tant de bruit en France, ont été quelque temps dans une petite ville qui est au pied du château que nous habitons. La Suisse était leur retraite ; mais on prétend à présent qu’ils n’ont plus besoin d’asile, et que Mandrin, leur chef, est dans le cœur du royaume à la tête de six mille hommes déterminés ; que les soldats désertent par troupes pour se ranger sous ses drapeaux ; et que, s’il a encore quelque succès, il se verra bientôt à la tête d’une grande armée.
 Il y a trois mois que ce n’était qu’un voleur : c’est à présent un conquérant. Il fait contribuer les villes du roi de France, et donne de son butin une paye plus forte à ses soldats que le roi n’en donne aux siens. 
Les peuples sont pour lui, parce qu’ils sont las du repos et des fermiers généraux. Si toutes ces nouvelles sont vraies, ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites. Les révolutions de la Perse n’ont pas commencé autrement. Les prêtres molinistes disent que Dieu punit le roi, qui s’oppose aux Billets de confession, et les prêtres jansénistes disent que Dieu le punit pour avoir une maîtresse. Mandrin, qui n’est ni janséniste ni moliniste, pille ce qu’il peut, en attendant que la question de la grâce soit éclaircie. Paris se moque de tout cela, et ne songe qu’à son plaisir : il a de mauvais opéras et de mauvaises comédies ; mais il rit et fait de bons soupers."

mardi 16 janvier 2024

L'Histoire comique des États et Empires de la Lune de Cyrano de Bergerac vers 1650, le pouvoir aux jeunes

  L'Histoire comique des États et Empires de la Lune (l'Autre monde)  est une nouvelle initiatique relatant un voyage imaginaire sur la lune. Prétexte à une satire de son temps, ce texte fut écrit par Cyrano de Bergerac vers 1650.




Dans cet extrait, la gérontocratie est critiquée et chez les Sélénites, le pouvoir appartient aux jeunes, ainsi le fils gouverne le père et le jeune homme supplante le vieillard au pouvoir.

 "Les deux Professeurs que nous attendions entrèrent presque aussitôt, et nous allâmes nous mettre à table où elle étoit dressée, et où nous trouvâmes le jeune garçon dont il m’avoit parlé qui mangeoit déjà. Ils lui firent grande saluade (93), et le traitèrent d’un respect aussi profond que d’esclave à seigneur ; j’en demandai la cause à mon Démon, qui me répondit que c’étoit à cause de son âge, parce qu’en ce Monde-là les vieux rendoient toute sorte de respect et de déférence aux jeunes ; bien plus que les pères obéissoient à leurs enfans aussitôt que par l’avis du Sénat des Philosophes, ils avoient atteint l’âge de raison.


 « Vous vous étonnez, continua-t-il, d’une coutume si contraire à celle de votre pays ? mais elle ne répugne point à la droite raison ; car en conscience, dites-moi, quand un homme jeune et chaud est en force d’imaginer, de juger et d’exécuter, n’est-il pas plus capable de gouverner une famille qu’un infirme sexagénaire, pauvre hébété, dont la neige de soixante hivers a glacé l’imagination et qui ne se conduit que par ce que vous appelez expérience des heureux succès, qui ne sont cependant que de simples effets du hasard contre toutes les règles de l’économie de la prudence humaine. Pour du jugement il en a aussi peu, quoique le vulgaire de votre Monde en fasse un apanage de la vieillesse ; mais pour se désabuser il faut qu’il sache que ce qu’on appelle « prudence » en un vieillard n’est autre chose qu’une appréhension panique, une peur enragée de rien entreprendre qui l’obsède. Ainsi quand il n’a pas risqué un danger où un jeune homme s’est perdu, ce n’est pas qu’il en préjugeât la catastrophe, mais il n’avoit pas assez de feu pour allumer ces nobles élans qui nous font oser ; au lieu que l’audace en ce jeune homme étoit comme un gage de la réussite de son dessein, parce que cette ardeur qui fait la promptitude et la facilité d’une exécution étoit celle qui le poussoit à l’entreprendre.


 Pour ce qui est d’exécuter, je ferois tort à votre esprit de m’efforcer à le convaincre de preuves. Vous savez que la jeunesse seule est propre à l’action ; et si vous n’en étiez pas tout à fait persuadé, dites-moi, je vous prie, quand vous respectez un homme courageux, n’est-ce pas à cause qu’il vous peut venger de vos ennemis, ou de vos oppresseurs ? et est-ce par autre considération que par pure habitude que vous le considérez, lorsqu’un bataillon de septante Janviers a gelé son sang, et tué de froid tous les nobles enthousiasmes dont les jeunes personnes sont échauffées pour la justice (94) ? Lorsque vous déférez au plus fort, n’est-ce pas afin qu’il vous soit obligé d’une victoire que vous ne lui sauriez disputer ? 


Pourquoi donc vous soumettre à lui, quand la paresse a fondu ses muscles, débilité ses artères, évaporé ses esprits, et sucé la moelle de ses os ? Si vous adoriez une femme, n’étoit-ce pas à cause de sa beauté ? Pourquoi donc continuer vos génuflexions après que la vieillesse en a fait un fantôme à menacer les vivants de la mort ? Enfin lorsque vous aimiez un homme spirituel, c’étoit à cause que par la vivacité de son génie il pénétroit une affaire mêlée et la débrouilloit, qu’il défrayoit par son bien dire l’assemblée du plus haut carat, qu’il digéroit les sciences d’une seule pensée ; et cependant vous lui continuez vos honneurs, quand ses organes usés rendent sa tête imbécile, pesante et importune aux compagnies, et lorsqu’il ressemble plutôt à la figure d’un Dieu Foyer qu’à un homme de raison. Concluez donc parla, mon fils, qu’il vaut mieux que les jeunes gens soient pourvus du gouvernement des familles que les vieillards.


 D’autant plus même que selon vos maximes, Hercule, Achille, Épaminondas, Alexandre et César, qui sont presque tous morts au deçà de quarante ans, n’auroient mérité aucuns honneurs, parce qu’à votre compte ils auroient été trop jeunes, bien que leur seule jeunesse fût seule la cause de leurs belles actions, qu’un âge plus avancé eût rendues sans effet, parce qu’il eût manqué de l’ardeur et de la promptitude qui leur ont donné ces grands succès. Mais, direz-vous, toutes les lois de notre Monde font retentir avec soin ce respect qu’on doit aux vieillards ? Il est vrai, mais aussi tous ceux qui ont introduit des lois ont été des vieillards qui craignoient que les jeunes ne les dépossédassent justement de l’autorité qu’ils avoient extorquée et ont fait comme les législateurs aux fausses religions un mystère de ce qu’ils n’ont pu prouver."

samedi 23 septembre 2023

Dossier sur la Renaissance

 Florence : l’âme de la Renaissance



Un dossier Renaissance proposé par Cédric (1ière S2)
voir ci-dessous, en fin d’article



Florence : la cité au lys rouge !

Vues du Ponte Vecchio, du palais Pitti, du dôme et du baptistère et de la statue de Dante


L’écrivaine Sophie Chauveau nous présente

trois grands peintres 
essentiels,

aux destins hors du commun :

LippiBotticelli et Vinci.


La Passion Lippi - 2004
Le Rêve Botticelli - 2005
L’Obsession Vinci - 2007

A lire avec un plaisir immense 


Sophie Chauveau

Voici quelques oeuvres de ces peintres de génie




la"Vierge à l’enfant" de Filippo Lippi (1465) dont les traits sont ceux de Lucrezia Buti, la jolie nonne dont le frère Lippi s’éprit à l’âge de 50 ans et dont il eut un fils Filippino Lippi (lui-même peintre de renom)




Sandro Botticelli La Naissance de Vénus (1485)
 Galerie des Offices à Florence




Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain. Ce dessin est connu sous le nom de l'
homme de Vitruve, 1485-1490.

DOSSIER


 SUR LA RENAISSANCE



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